Sur mes propres traces : La Odlo High Trail Vanoise

Une course mémorable il y a deux ans, un souvenir intact, deux ans plus tard je suis revenue courir le petit format de ce High Trail Vanoise…

Si vous me suivez sur Instagram, je l’ai expliqué dans mes posts les jours qui ont précédé, cette course m’avait tellement marquée que je revenais à Val d’Isère entre nostalgie et appréhension, prenant le risque d’écorcher mon plus grand souvenir dont le précédent CR est iciiiii. Le récit promet d’être long, je vous raconte tout, prenez une chaise, installez vous, je vous dis TOUT !

LE JOUR D’AVANT 

La Odlo High trail Vanois est sur deux jours avec 3 épreuves alors le samedi je me rends au mythique Col de L’iseran acclamer les courageux engagés sur le format 70km/5400D+ et les participants du Trail des 6 cols en 39km/3200d+.

L’émotion me gagne, je repense à ma propre course, ma binôme de parcours Floflo me manque.

Je ne m’attarde pas, il grêle, et je veux voir le podium dans le village en bas ! Alors qu’il reste plusieurs heures et des kilomètres de  galère à certains, Luis Alberto Hernando gagne cette manche de championnat d’Europe d’Europe de skyrunning en 8H17 au KLM… Des champions de toute nationalité, des athlètes humbles de renom et telle une groupie, je repars ravie car même si je suis moche et floue, j’ai ma photo avec le champion du monde trail héhéhé (Lisez sa bio Wikipédia vous allez pleurer…)

BREF, pas le temps de trainer, je file dîner (assise à coté de Maud Gobert un autre grand nom de la team Oxsitis Odlo ) et je prépare mes affaires. Baskets sales sur lit propre, je me contorsionne pour cette mise en scène si naturelle, il est là, il est prêt : LE RACE PACK !

Je me couche trop tard selon moi, me repose en boucle la même question avant de dormir: short ou legging pour affronter la pluie ?

JOUR J : LA COURSE, LE TRAIL DES BALCONS

Réveil 7h15, départ 9h30, on est large.

Petit-déjeuner : pain de seigle, jambon, beurre, confiture, fromage blanc, figues séchées, je vous montre le décor beaucoup plus stylé que mon assiette mal présentée, en tout cas le moins qu’on puisse dire c’est que l’hôtel sait accueillir les sportifs !

Ligne de départ à 3 minutes de marche, on s’approche tranquille vers 9h10, une pluie fine me rafraîchit, j’ai opté pour le legging.

Contrôle des sacs avec matériel obligatoire (réserve d’eau de 0,5l, couverture de survie, coupe vent, sifflet ), photos sur la ligne de départ avec Christelle du Canard Ivre ou Amélie Tauziède (que vous reconnaitrez sûrement) et on s’avance doucement vers notre échéance imminente…

Le stress classique du dossard officiel, l’appréhension que la météo empire, et tout à coup info de dernière minute par le speaker au micro : Il y aura plus de dénivelé que ce qui était annoncé !!!

Pas le temps de réagir, le départ retentit, c’est parti !

Les premiers kilomètres sont une mise en jambe en faux plat montant ou descendant. J’en profite pour préciser tout de suite mais toutes mes estimations seront approximatives car malgré les qualités de ma montre TomTom en Trail, j’ai réglé l’écran de façon à ne voir que l’heure pour écouter mes sensations au maximum…

KM 3: Je vois le haut d’une montagne, je crois que c’est là où on va, ça va monter bien fort, j’ai hâte autant que je sais que ça va faire mal. Partie dans les dernières, je croise Christelle et son chéri Mehdi, on fait un bout de chemin ensemble, il me dit qu’on est au 7 ème, je file. La montée est longue, épuisante, et pourtant, je ne suis pas à 100%. Je vois ce Trail des Balcons comme une sortie longue, des réglages à confirmer avant mon Mad Trail (19km/1250 d+ le 16 juillet 2017) et surtout mon objectif estival de la 6D lacs (27KM/1600D+ le 29 juillet…). Alors que je me traine, je tombe sur Nico, le copain d’Amélie qui s’improvise super bien reporter !

J’espère rejoindre la barrière horaire du Lac de L’ouillette avant les 2H imparties, et puis finalement…

KM 9: 1h32 de course, un orchestre, des bénévoles trop sympas, c’est l’heure du ravitaillement et la barrière horaire ! C’est le seul du parcours, il y a du choix, je crois que je mange en quantité suffisante. Un tuc, de l’eau, une compote, un mini cake aux fruits secs, sachant que j’ai des produits PowerBar dans mon sac, je suis sereine.

Sous mes yeux, une participante pourtant très en forme et facile abandonne, rendant son dossard. QUOI ?! Mais pourquoi madame ?! Cette femme, c’est l’impressionnante Caroline Benoit de la Team Oxsitis Odlo (je vous mets un lien vers quelques uns de ses résultats ici )et elle répond avec douceur aux bénévoles un peu sonnés « Je dois redescendre car je viens d’être maman et mon bébé m’attend pour sa têtée ». Une championne spécialiste de Trail long très simple, souriante, qui a fait les 9 premiers kilomètres du parcours en mode randonnée même pas essoufflée !

Je ne m’attarde pas, un dernier coup d’oeil sur le lac, je repars, la grande descente démarre.

KM 12 : j’ai adoré ces 3 kilomètres à dérouler les jambes qui commençaient à contracter. Je tiens mes bâtons d’une main, je fais des petits pas, le cardio se calme, entre singles dans les bois et cailloux, je cours.

Un point d’eau dans le village de Fornet, encore des bénévoles au taquet, la patate avant de remonter.

Là, je sens que j’ai moins de jus, j’ai presque l’impression d’être à jeun alors que mon ravitaillement solide n’est pas loin. Je monte doucement pour conserver mon énergie. Des relances, des mini descentes, encore des faux plats montants. Je marche, je cours, je me répète de me contenir pour voir plus loin qu’aujourd’hui. C’est un parcours idéal, je le trouve très très roulant et pas technique du tout.

KM 16 : Quand je sens que la fin approche, que je vois le village à portée de bras car il se rapproche à force de descendre de la montagne, mon mental se relâche et j’avoue que j’en ai un peu marre. En même temps ça fait 2H40, il est plus de midi, le coup classique de la baisse de régime.

KM 17 : On entre dans Val d’Isère ! Quoi ?! Déjà ?! ça arrive que les kms indiqués par la montre soient différents de ce qui est annoncé alors je ne m’affole pas, je me dis que c’est déjà presque fini.

ERREUR FATALE. Ne pas regarder correctement un profil de course est une erreur qui se paye très chère et j’en ferai immédiatement l’expérience très chère.

KM18 On fera bien les 19km annoncés, et y a ENCORE une montée. Plus de force, pas bien j’en sais rien, rien de dur, pente même pas abrupte mais mes jambes veulent plus. Je ralentis encore le rythme, je bois des petites gorgées, cet état pas terrible ne passe pas. En fait, je crois que j’ai un grand coup au moral. Revenir à Val d’Isère deux ans après, faire ce Trail seule, être peu préparée, encore pas au top dans mes baskets, bref, ça me fait beaucoup de choses à gérer, je laisse malgré moi le négatif me submerger. Je tenais un « bon chrono », et puis finalement je m’en fous, de toute façon ce n’était pas l’objectif de la course.

Je m’assois sur le chemin. Du jamais vu pour moi surtout si proche de la fin. Je me fais mal dans le coeur de continuer à reculons alors je préfère prendre le temps et souffler. On me double, on m’encourage, non je vous jure les gars, j’ai mal nulle part, ça va pas mais ça ira. Etre moins bien ne signifie pas que je pense une seule minute à abandonner. Je veux seulement la franchir cette ligne d’arrivée.

KM 19 : A bout de souffle, enfin une descente, je cours. Très raide, glissante, des graviers partout, on lâche rien c’est la fin.

KM 19, 1180D+ LA LIGNE D ARRIVEE !

Lucide, je laisse passer un autochtone tout content de me doubler, je n’ai pas envie d’accélérer, je suis concentrée pour tenter de réussir ma photo officielle de finisheuse car je vois au loin un type qui mitraille avec un appareil… Je vous jure, parfois je me fatigue d’avoir des automatismes à la con pareils !

ALORS HEUREUSE ?

J’arrive pas à croire qu’à un petit kilomètre de là j’avais un gros coup au moral. Je suis bien fait, je l’ai fait, je suis revenue avec succès sur ce High Trail. Il était temps que j’arrive il pleut, c’était moins une avant que je prenne le déluge !

Je ne pense à rien, sinon que je suis fière de moi, seule mais accompagnée par le souvenir de ma Floraaz qui souffre d’une longue blessure, moi je sais que JE VAIS BIEN.

ET APRES ?

Un stand photo avec des photos stylées qu’on récupère en format papier tout de suite, un t-shirt de finisheuse que je suis trop pressée d’enfiler, la satisfaction d’y être arrivée et l’envie folle de déjà recommencer et pourquoi pas refaire cette course TRES bien organisée. Un bon pour le complexe aquatique que je n’ai pas le temps d’utiliser, vous faites quoi en 2018 ?

ON MANGE QUOI ?

Un restaurant qui sert un dimanche début juillet à 15h, c’est SUR LA MONTAGNE, Avenue Olympique, 73150 Val d’Isère.

Des formules du jour, des burgers, un coca light pour moi mais surtout…

L ADRESSE TYPIQUE

Pour changer de la tarte aux myrtilles, je vous conseillerai de foncer à MAISON CHEVALLOT, juste en face de là où vous aurez mangé une pizza. Incontournable, magique, c’est LA boulangerie ici ! Un salon de thé où déguster sur place mais moi , seulement de passage, j’ai opté pour une part de Régal Savoyard.

SI J AVAIS PU RESTER…

Je logeais dans un hôtel archi confortable et stylé où j’avais surtout repéré dans ma salle de bain cette douche ET cette baignoire et je n’en ai pas fait l’usage ahhhh.

Très bel établissement bien situé :

Maison de Famille 5 frères

Rue Nicolas Bazile
VAL D’ISERE
Savoie73150

 

LE BILAN

La boucle est bouclée, le passé est digéré, j’ai adoré ajouter un nouveau souvenir sur cette Odlo High Trail Vanoise à mon CV sportif…

24 thoughts on “Sur mes propres traces : La Odlo High Trail Vanoise

  1. Comme c’est plaisant de suivre tes performances car, pour moi, c’en est une !! revenir sur ce lieu marqué de tant d’émotions n’a pas du être facile mais une fois de plus ton mental d’acier a vaincu tes peurs et ton résultat n’en est que plus honorable.
    Encore bravo et merci pour toute la joie et le bonheur que tu nous donne

  2. Merci pour cette lecture du lundi qui donne envie d’être un dimanche matin et d »épingler un dossard.
    Et sinon, tu peux nous faire un article technico-pas-tres-technique sur l’utilisation des bâtons en trail?

    1. écoute euhhhh je suis en apprentissage encore, je suis nulle des bâtons hélas, certes ils m’aident bien mais j’ai pas la technique avec et je pense également ne pas avoir le bon modèle arfffff. on aurait pu en parler autour d’une piscine à Marseille sauf qu’on m’invite jamais 😉

  3. Wahou quel CR ! J’ai adoré le lire, tu es restée fidèle à toi même & à ta façon de voir la CAP/le trail : à l’écoute de ton corps avant tout 🙂
    Tu vas vraiment me donner envie d’en faire aha Apparement il y a un circuit des 25 bosses pas loin de chez moi… un jour peut-être héhé

    Merci encore Foufou headband !

  4. Lire ton compte rendu un lundi matin à Paris et n’avoir qu’une envie attraper des bâtons, sauter dans le premier train et se retrouver avec soit-même la haut dans la montagne… ton sourire et ta bonne humeur me font croire que moi aussi je peux y arriver…qu’importe le style, qu’importe le chrono du moment qu’il y ait l’envie 🙂

    Un jour je ferai mon premier vrai trail en montagne et dans la difficulté quand j’aurai envie d’arrêter et que je me maudirai d’avoir des idées aussi « stupides » je repenserai à ton sourire une fois la ligne d’arrivée passée 😉 Merci Foufou

  5. Quel récit.. . Je voudrais avec toi pendant la lecture… moi qui ne peut participer à des trains cette année.. . Je me délecte de tes récits en attendant un retour en 2018 et pourquoi pas venir sur cette course qui a l air vraiment top … Bravo à toi. .. les instastories étaient déjà stop pour profiter un peu mais la

  6. Magnifique compte-rendu d’une magnifique course courue par une magnifique coureuse Bravo championne et continue à nous faire rêver. Bisous

  7. Je me suis retrouvé dans ton récit… J’étais également présent hier. C’était mon premier vrai trail en montagne. Etant en vacances dans le coin Je me suis inscrit mercredi sur un coup de tete et sans entraînement du tout ( je parle du dénivelé et de l’altitude) mise à part les randonnées de la semaine avec les enfants. Je voulais voir ce que je valais étant un petit parisien qui ne court que sur du plat .
    Et bien quand j’ai lu ton récit, je me suis dis mèrde mais elle a vécu la même chose que moi . Bon j’avoue qu’étant un coureur de plat, je préfère largement les décentes. A chaque montée je me disais putain mais qu’est-ce que je fou la ? Ce que tu as vécu lors de la dernière montée je l’ai vécu aussi. Je l’ai trouvée interminable. …mais quel plaisir et fierté d’avoir fini.

    1. excellent coup de tête dis donc !! et avec peu d entrainement c’était un beau défi, bravo à toi ! et si c’était à refaire, je recommencerai, et toi?
      Prochain objectif du coup ?

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