JOUR 3 : « Les Mottets, col de la Seigne, Alpe inférieure, retenue de Combat, Arp Vieille supérieure, Col Chécrouit, Refuge Monte-Bianco ».
Je n’arrive plus à dormir depuis 5h du mat, mon état ne va pas mieux, je resterai bien au chaud plutôt qu’aller marcher.
Je me force à manger à l’heure du petit-déjeuner. Des céréales, fruits secs et du muesli viennent compléter le pain et la confiture 100% bio, la nourriture peut-être va me requinquer. Pour 12€ supplémentaires on m’a préparé un pique-nique, il est 8h du mat, c’est parti.
Pas de jus, pas de jambes, cette matinée est à l’image de la longue journée de la veille. Je vais subir combien de temps comme ça ?! Le soleil se lève et j’aperçois dans ce merveilleux décor planté tout en haut le fameux refuge Robert Blanc où je ne serais jamais allée dormir. Je ne vois pas de chemin mais beaucoup de neige, je suis ravie de jamais y être allée. Marie-Agnès m’a confié la veille qu’un ami randonneur à elle s’est tué sur ce fameux sentier que je ne vois pas, je frissonne.
La journée promet d’être éprouvante en étant malade alors j’y vais lentement. J’arrive au Col de La Seigne en 2H, c’est la frontière entre la France et l’Italie. C’est surtout la première fois que je verrai mon massif adoré du coté du Mont-Blanc italien. Impressionnant. Tout les randonneurs autour de moi sont en t-shirt et pantalons courts et moi je grelotte alors que je porte plusieurs couches, je suis patraque.
Je ne m’attarde pas. La redescente du col de la Seigne est somptueuse, je manquerais d’adjectifs pour vous la décrire. Une étape différente de la veille car beaucoup de portions sont un peu vallonnées ou plates, pour n’importe qui ce serait un régal mais pour moi, je ne me reconnais pas, je n’apprécie pas comme il faudrait ce que je vois pour la toute première fois.
Ce qui d’habitude ne représente aucune difficulté pour moi devient un supplice, je me rappelle très bien m’être arrêtée sans cesse dans la montée jusqu’au Mont Favre (2430M) laissant beaucoup de marcheurs ou traileurs me doubler. Je n’ai pas faim, impossible d’avaler mon pique-nique mais je me force à manger des fruits secs car ils m’apporteront de bonnes calories et de l’énergie.
Je suis tellement angoissée à l’idée de ne pas avoir de logement ce soir encore que pendant ma redescente vers le col de Chécrouit je me pose dans l’herbe une bonne heure, vérifiant toutes mes étapes une à une en confirmant au téléphone chacune de mes nuits en gite tant que j’ai un bon réseau. Rassurée d’avoir books les suivantes, je reprends la route et sous le soleil j’arrive assez tôt au refuge Monte-Bianco à 30min en dehors du GR officiel car une nouvelle fois tout était complet sur le tracé officiel…
Je suis accueillie par une mama italienne qui comprend sûrement ma détresse, elle me surclasse sans surcoût dans une chambre solo. Je voyage seule alors les jeux de société proposés, pas cette fois et c’est dommage, j’aurais bien partagé un moment de convivialité.
Je dîne placée à la table de deux australiennes de mon âge qui ne m’adressent pas la parole. ça tombe bien, je n’ai rien à leur dire. Elles non plus car elles restent silencieuses. Le wifi ne fonctionne pas, personne n’utilise son téléphone durant le repas servi par la mama ritale, je ne me rappelle plus de la dernière fois où j’avais fait ça. Le confort sommaire de mon petit dortoir, le plaisir de n’avoir aucun voisin de lit, 8 heures de sommeil paisible pour mieux repartir…
Le Jour 3 sur Strava : 19,8km/1200D+
Lis le Jour 2 ici
Continue avec le Jour 4
Le Refuge Monte-Bianco : infos ici
Les photos sont magnifiques (même si le témoignage est par moments rudes à lire !) Comme tu le dis sur l’article d’avant, que la mémoire efface vite les mauvais souvenirs au profit des autres…
Dommage de ne pas pouvoir en profiter au maximum. Mais j’imagine que la suite s’est mieux passée. Je m’en vais découvrir tout ça…