La Grande Traversée du Haut Atlas Marocain (GTAM)

J’ai réalisé une nouvelle grande itinérance : la grande Traversée du Haut Atlas au Maroc en septembre 2024 (souvent désignée comme GTAM) et je vous partage les infos de ce voyage

Le Maroc est un pays qui a embarqué mon coeur. De sa découverte lors d’un stage de trail dans le désert en 2020 à ma participation au Marathon des Sables en 2022, j’ai adoré ces expériences. Néanmoins, je suis une accroc à la montagne et le Maroc est un pays avec de nombreux sommets: ils me faisaient de l’oeil. Le Toubkal est le toit du Maroc (4167m) mais je ne souhaitais pas juste « faire un sommet », je voulais vivre une vraie expérience de randonnée. Après mon itinérance de 32 jours sur la Grande Traversée des Alpes en 2023, je recherchais un parcours assez long et la GTAM s’est imposée naturellement.

Parti solo ou partir avec une agence ?

Dans mes gros projets personnels, je fais souvent le choix du voyage en solo. Pour la traversée de l’Île de Madère, pour l’itinérance Collioure-Cadaquès ou encore Le Tour Du Mont Blanc j’étais seule. Pour la Grande Traversée des Alpes de 2023 en 32 jours, j’étais seule avec ma tente. Je ne regrette rien de ce choix l’année dernière, j’ai adoré ces 600 et quelques kilomètres mais franchement, l’organisation et la préparation étaient intenses (je n’ai pas rédigé d’article de ma GTA). Un an après, je ne me sentais pas prête à repartir dans les cartes, les listes de matériel léger et le découpage des étapes pour ce projet marocain.

La GTAM n’est pas très fréquentée, peu parcourue, il y a très peu de ressources pour préparer son voyage en solo et le visionnage de la vidéo du youtubeur Nathan Mertz m’a convaincue que ce serait compliqué. Problèmes d’eau, approvisionnement rare en nourriture, balisage confidentiel, barrières de la langue… Franchement je me suis dit que cela faisait beaucoup d’obstacles d’un coup.

 En faisant le constat que la GTAM en solo et en autonomie n’étaient pas fait pour moi, j’ai commencé à regarder du côté des agences de voyages et c’est comme ça que j’ai fait le choix de rejoindre un groupe constitué avec Atalante Trekking. Atalante a une agence à Lyon devant laquelle je passe en vélo depuis des années, je les ai rencontrés sur le Salon du Randonneur à Lyon et j’avais eu de bons échos donc BANCO ! Dans le même temps, Atalante m’a contactée pour faire un reportage photos et vidéos donc j’ai finalement réalisé ce voyage de mes rêves en collaboration avec eux.

Pour le parcours, je n’ai pas réalisé la totalité de la GTAM (600km) mais la partie située dans le Haut-Atlas, bien plus montagneuse et variée. Nous avons réalisé les 300km et 15000d+ de ce trek en 18 jours avec deux passages au dessus de 4000m d’altitude ( on en reparlera plus tard)

grande traversée du haut atlas marocain

Le présentation de cette GTAM

Pour le parcours de cette Grande Traversée de l’Atlas Marocain, je vous l’ai dit mais nous avons réalisé la partie qui m’intéressait le plus : le Haut Atlas, du village de Tabant à Imlil en 300km et 15000d+.

La particularité de cet itinéraire est qu’il propose l’ascension du M’Goun à 4071m (en option sur le programme. Si vous avez besoin de repos, vous pouvez rester au camp) et l’ascension du célèbre Toubkal à 4167m en fin de trek (encore une fois en option).

Je vous partage la fiche produit de cette itinérance sur le site de l’agence Atalante

Pour suivre le chemin et l’organisation sur place de ce tour, je me suis complètement laissée porter. L’agence a délégué la logistique à une équipe locale marocaine qui avait tout pensé pour nous.

Pour notre groupe de 8 marcheurs, l’équipe était composée d’Omar notre guide, Lahcen et les muletiers en charge du montage/démontage du camp et transfert de nos bagages. La journée, chacun randonnait avec un sac à dos de 20 à 30l tandis que nos bagages (un sac par personne au poids le plus limité possible) étaient déplacés de camp en camp. 

Ce trek est de niveau 4/5. Il faut être capable de marcher jusqu’à 8h par jour, être endurant pour enchainer les étapes et être adaptable. Ce séjour s’effectuant avec des nuits en tente en majorité (sauf 3 nuits en gîte), le manque de confort peut diminuer la récupération. Je dis ça pour vous car moi j’ai l’habitude de bivouaquer, sauter des douches et dormir parterre et c’est un vrai plus. Si vous êtes une femme seule, pour partagerez votre tente avec une autre femme mais vous avez la possibilité de demander un supplément en tente individuelle (mais c’est la mule qui se charge de ce poids supplémentaire de 3,5kg environ) 

La vie sur le camp de cette Grande Traversée de l’Atlas Marocain

Nous avons dormi sous une tente tout au long du trek sauf les nuits 5,8, 18 en gites mais j’ai trouvé la vie de camp agréable car c’est notre équipe locale qui s’occupait de tout (ou presque). Nos bagages étaient déplacés, le campement était installé, nous avions une cabine de toilettes (un trou au sol), une autre tente de douche ( une tente fermée avec un saut d’eau froide mis à disposition), les repas étaient préparés pour nous… Nous n’avions qu’à nous laisser porter entre les étapes. C’est très différent et bien plus facilitant qu’une expérience habituelle de bivouac itinérant en autonomie.

Sans réseau, sans possibilité de charger ses appareils électroniques ( j’avais pris plusieurs batteries externes), j’en ai profité pour beaucoup lire des romans sur ma liseuse, faire des siestes, jouer et discuter avec le groupe.

J’ai en souvenir le jour du lavage des cheveux avec Mathilde qui m’a aidée à cette tâche sur notre campement à 2500m d’altitude, un grand moment de rigolade.

Une journée type sur la Grande traversée de l’Atlas

La journée commence par un réveil entre 6h et 7h selon la longueur de l’étape du jour. Le matin de l’ascension du Toubkal, il a fallu se réveiller à 3h15 ! Chaque matin, on se prépare dans la tente, on range ses affaires, on sort les valises pour qu’elles soient chargées sur les mules et on file sous la tente commune pour petit-déjeuner avec le groupe. Le pain est fait maison et on nous sert du thé pour se réchauffer. On démonte ensuite les tentes, on aide les muletiers à les ranger, on affine nos affaires du jour, on met des purificateurs d’eau dans nos gourdes (elle n’est pas potable naturellement) et le départ a lieu entre 8h et 8h45. En cours de matinée, le guide sort un « sac magique » de son sac à dos : plein de petites noix/ biscuits pour éviter l’hypoglycémie en plein effort. Autour de 12/13h, on s’arrête pour faire un déjeuner composé d’une salade de crudités + un plat chaud. Ensuite, la randonnée continue jusqu’au campement où nous arrivons vers 17h.

Le mieux est de faire un brin de toilette dès son arrivée avant de se refroidir et que le campement bascule à l’ombre. On nous sert un gouter composé de biscuits et de thé puis chacun prend du temps de récupération dans sa tente, à l’extérieur ou sous la tente commune. Vers 19h30, petit briefing à propos de l’étape du lendemain puis on dine en commençant toujours par une soupe, un plat bien copieux et en finissant par un fruit + une verveine. Certains soirs, notre équipe chantait et dansait (tradition des hommes berbères) tandis que certains autres jours, tout le monde se mettait tôt au lit après une journée fatigante sur les sentiers.

bivouac dans l atlas marocain

la gestion de l’altitude

Ce trek se déroule en altitude avec de nombreuses nuits au dessus de 2000m d’altitude, des journées à plus de 3000m et nous avons eu la possibilité de réaliser deux sommets: le M’Goun à 4071m et le célébre Toubkal à 4167m qui en fait le toit du Maroc.

Ces sommets sont optionnels, réalisés en aller/retour depuis le campement donc si vous ne vous sentez pas de le faire, il y a la possibilité de rester à la tente (c’est arrivé à des paricipants du groupe qui ne souhaitaient pas se mettre dans le rouge). Pour ma part, je n’ai pas du tout subi l’altitude car j’avais pratiqué de la randonnée dans les Alpes les jours qui avaient précédé le départ. Si ce n’est pas votre cas, l’allure du groupe est faite pour que tout le monde puisse réussir les étapes. Bien manger, bien boire et bien dormir sont la clé de l’adaptation. Pour le mal des montagnes, c’est à partir de 4000m que j’y suis sujette (ça a été très compliqué sur le Tour des Huayhuash au Pérou en 2022). 

Grosse surprise le jour de l’ascension du Toubkal: très acclimatés après 17 jours de marche, nous sommes le premier groupe à être arrivés au sommet sans avoir ressenti d’effort trop intense ! Depuis le camp de base, nous étions environ 200 randonneurs (répartis en plusieurs groupe) à vouloir observer le lever de soleil depuis là-haut mais en comparaison des marcheurs venus le temps d’un week-end dans l’Atlas, nous étions plus en forme / acclimatés / habitués à l’effort.

Je recommande vraiment de ne pas prendre ce sommet à la légère et le faire dans le cadre d’un circuit qui prévoit des randonnées / étapes d’acclimation. Atalante Trekking propose des séjours dans le Toubkal ici

Mon avis et mes souvenirs sur cette Grande Traversée de l’ATLAS Marocain

Ces 300km et 15000D+ ont été une confirmation de mon amour pour le Maroc ! Voyage immersif complètement coupés du monde, j’ai particulièrement apprécié ces trois semaines. Le format 3 semaines permet de découvrir profondément le Massif de l’Atlas et nouer des liens sincères avec les personnes du groupe. Par contre, je ne m’étais pas assez renseignée sur le climat de l’Atlas en septembre et il me manquait des affaires de pluie pour résister aux orages de l’après midi et rester sèche en toute circonstance. 

Pour un voyageur agguerri qui recherche une longue itinérance, de l’exotisme et du dénivelé: ce séjour est fait pour vous. Vivre pendant 3 semaines avec des inconnus était une grande appréhension et finalement, nos liens se sont approfondis à partir de 10 jours de voyage et j’ai eu beaucoup d’émotion de tous les quitter après 3 semaines.

Je vous partage de nouveau la fiche produit de cette itinérance sur le site de l’agence Atalante

Ce que j’ai moins aimé: la fin du voyage à Marrakech ( trop grand, trop de monde) et le retour brutal à la réalité (en même temps, pas le choix).

Venir et repartir du Maroc sans avion

Pour cette troisième visite au Maroc ( après mon stage de trail en 2020 et le Marathon des Sables en 2022), j’ai osé NE PAS PRENDRE L’AVION ! Depuis Lyon, j’ai pris des trains, des bus, dormi en chambres d’hôtels miteux, traversé le Détroit de Gibraltar en bateau et emprunté le TGV marocain.

Je déconseille néanmoins cette option longue, couteuse et éreintante pour un court séjour. 

J’ai mis 3 jours et deux nuits pour arriver au rendez-vous fixé par Atalante Trekking à Marrakech et autant de temps à revenir à Lyon après ma traversée de l’Atlas.

Par contre, si vous avez du temps en court de route pour visiter quelques villes d’Espagne et du Maroc (Tanger et Casablanca où je suis passée lors de correspondances), je vous le recommande.

Pour organiser votre voyage et planifier un séjour au départ de Marrakech sans avion, je vous invite à consulter l’excellent site de Mollow 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sur Facebook…

Ecris-moi !

    [recaptcha size:compact]