Une fois de plus, je suis partie en raquettes à neige pour 2 jours de randonnée en Vanoise et 1 nuit de folie au refuge de la Dent Parrachée… Je vous raconte tout.
La Vanoise en été… J’adore ! Tour des Glaciers de la Vanoise, Trail autour de Val d’Isère, Tour du Mont Pourri en 2022, premier refuge de mama au Col de la Vanoise … Les expériences commencent à être nombreuses mais en hiver, je passe moins de temps en montagne du fait que je ne sois pas skieuse. Je trouve que randonner solo en montagne l’hiver est plus « dangereux » alors mes « aventures » sont moins intenses que ce que je réalise l’été. J’ai expérimenté la raquettes en Vanoise dans des secteurs balisés, passé le nouvel an en refuge du coté du Roc de la Pêche ( l’article est ici ) mais je me sentais prête à aller plus loin et plus haut.
Mon week-end au refuge de la Dent Parrachée
En juillet 2022 lors d’une énième traversée en Vanoise dans le cadre de 50nuancesdetrek, je discute avec le gardien du refuge du Carro des spots à faire dans le Parc National de la Vanoise et il me parle immédiatement du refuge de la Dent Parrachée tenu par Franck depuis 39 ans. Personnage iconique du massif, tout le monde le connait ou presque… Sauf moi ! On me narre les fêtes épiques du refuge, le cadre incroyable des lieux ( le refuge a été tout refait )… Et à force de discuter de mes futures micro aventures, je me convainc que je dois passer une nuit là-bas… Le projet démarre !
Comme j’ai la flemme de patienter jusqu’à l’été suivant pour randonner et dormir au Refuge de la Dent Parrachée… Je décide d’y aller en hiver, encore plus car il est gardienné une grande partie de l’hiver.
Focus sur ma passion pour les montagnes en été, j’ignorais presque complètement que bon nombre de refuges accueillaient des clients en hiver. Et pourquoi ce serait d’ailleurs réservé aux skieurs de randonnée ? La montagne appartient à tous et en respectant quelques règles, observant le bulletin de risque d’avalanche et dans les meilleures conditions… Pourquoi ne pas rejoindre le Refuge de la Dent Parrachée en raquettes à neige ?
Randonner en raquettes en altitude… Avec un guide !
Je suis totalement inexpérimentée en randonnée raquettes hors domaines nordiques, je connais la dangerosité des risques en montagne et si l’été je n’hésite pas à privilégier les formules liberté… Impensable pour moi en hiver pour des sorties sportives.
J’ai proposé à d’anciens trekkeurs / copains coureurs de bon niveau de se joindre à moi pour cette micro aventure en Vanoise et rapidement nous nous sommes retrouvés à être 12 personnes intéressées.
Je ne me voyais pas partir sans cadre à l’aventure alors nous avons partagé les frais d’un accompagnateur de montagne pour ces deux journées. Vous pouvez vous adresser à un accompagnateur privé ou solliciter la compagnie des guides de la Vanoise par exemple. Comptez 250 euro à 300 euro par journée + ses frais ( nuits en refuge, repas etc ) pour randonner en toute sécurité et en savoir plus sur la faune et la flore lors de ces journées.
La sécurité en montagne : les indispensables avant de partir
Evidemment, si vous vous sentez prêts et êtes autonomes, cette micro aventure au départ d’Aussois peut se faire en solo. Néanmoins avant de partir : consultez la météo, observez le bulletin de risque avalanche ( il faut savoir le lire ), planifiez bien votre itinéraire ( pas d’improvisation en suivant des marquages d’été !! ) en choisissant les sentiers les moins exposés et optez pour du matériel adapté à la pratique de cette activité. Pour le textile ou les raquettes, j’ai écrit un article complet ici .
Si vous ne possédez ni raquettes ni DVA ( on en parle juste après ), vous pouvez louer ce matériel le temps d’un week-end. Pour ma part, j’ai tout réservé pour mes acolytes dans une boutique de la Station d’Aussois mais je me suis rendue compte trop tard que les tarifs étaient moins chers chez certains spécialistes lyonnais… Grrr.
Mon choix de DVA : le pack sécurité Arva EVO5
S’équiper d’un DVA pour une randonnée hors des sentiers damés est INDISPENSABLE. C’est un détecteur de victimes d’avalanches (DVA donc ), appelé aussi appareil de recherche de victimes d’avalanche ( comme la marque ARVA ) Cet appareil électronique émetteur-récepteur d’un signal radio particulier est destiné à localiser rapidement son porteur si celui-ci est enfoui sous une avalanche par un autre détenteur de DVA.
Plus que des mots pour vous démontrer son intérêt en cas d’avalanche, voici quelques données trouvées sur le carton de mon « Snow Safety Pack Arva » . Son utilisation est primordiale.
Comme dans mes autres activités outdoor, j’ai tendance à éviter les produits dédiés aux débutants et / ou pratiquants occasionnels car dès que je me spécialise je dois renouveler mon matériel et dans le cas de la raquettes à neige d’altitude, je sais que cette envie ne me passera pas de si tôt, c’est pourquoi j’ai choisi précisément ce modèle aux multiples avantages. Il est de taille compacte, facile d’utilisation et tient très bien dans une poche ( ne jamais le porter dans un sac à dos mais bien le garder sur soi ). Vous pouvez d’ailleurs enregistrer le produit sur l’application ARVA. Pour plus d’informations sur cet appareil Arva 05, rendez-vous ici .
Ce que j’apprécie en randonnée raquettes encadrée par un guide, c’est qu’on manipule l’appareil en mode entrainement à chaque fois et ce week-end là avec les copains, on a même eu droit à quelques exercices histoire de gagner de précieuses minutes si nous devions nous en servir en adoptant les bons gestes.
Notre itinéraire durant 2 jours au départ d’Assois : Jour 1
Rendez-vous sur le parking gratuit du front de piste d’Aussois à 9h. La station étant à taille humaine, nous n’avons eu aucune difficulté pour nous retrouver à 4 voitures.
Nous avons démarré « tôt » comme les journées en hiver sont plus courtes. Direction le barrage du Plan d’Amont et Plan d’Aval dans un premier temps. Cette première partie d’étape est plutôt « facile ».
Nous avons suivi l’itinéraire piétons balisé qui croise / côtoie certaines pistes de ski. Attention à ne pas emprunter les itinéraires de ski de randonnée et l’affichage est très clair : c’est interdit pour ne pas abimer les traces ou déranger les skieurs.
Pause pique-nique à 2000m d’altitude après 400m de dénivelé sur un sentier en balcon. La vue est SUPERBE sur le parcours et depuis le belvédère où nous déjeunons. Ce jour là, il fait particulièrement beau et doux si bien que nous restons 45 min à lézarder ici. Vous pouvez d’ailleurs très bien faire l’aller retour jusqu’au barrage depuis la station d’Aussois en randonnée à la journée. En fonction de l’enneigement, pas besoin de raquettes sur ce large chemin damé ( comme il y a beaucoup de passage, la neige est tassée )
Après celle longue pause, nous nous remettons en route pour la suite de la journée.. En effet il nous reste encore 500 mètres de dénivelé positif à réaliser. En hiver et en raquettes à neige, ne pensez pas que vous mettrez le même temps pour marcher qu’en été… Chaque pas est plus intense avec nos grosses raquettes aux pieds. L’effort physique ressenti est plus important.
Après une grosse heure de marche et quelques couches de vêtements retirés à cause de la chaleur, nous croisons le téléski de Plan Sec au point « Le Combet » sur la carte IGN. Ce sera le seul moment où la civilisation refait surface ! J’avais lu dans pas mal de topos / comptes rendus qu’on croiserait des pistes de ski mais PAS DU TOUT, cela n’est pas arrivé. Au contraire, l’itinéraire est sauvage et vraiment préservé du monde à partir de 2200m d’altitude.
Je dirais que c’est à partir d’ici où la présence du guide semble nécessaire. Trouver le meilleur chemin, évaluez les pentes et la neige, se repérer… Il faut quelques connaissances pour évoluer sereinement dans cet univers très montagnard. Le passage des skieurs de randonnée est très important si bien bien qu’il y avait de nombreuses traces que nous n’avons pas forcément pris car ils montent parfois en dévers ou sur des sections assez raides… Inconfortable en raquettes.
Après 6h de marche ( incluant pique-nique et exercices avec le DVA ), nous rejoignons enfin le Refuge de la Dent Parrachée.
Notre itinéraire : Jour 2, retour à Aussois
Petit-déjeuner à 7h30 après une nuit agitée ( pas facile de partager un dortoir avec des ronfleurs ). Le groupe semble en forme, les conditions sont réunies pour une nouvelle belle journée de montagne et le guide nous propose le challenge de prendre de l’altitude jusqu’au Grand Châtelard à 2816m d’altitude. Cheminement 100% hors trace au pied de grosses montagnes, je suis impressionnée et me sens toute petite au milieu de ces pentes qui m’entourent. J’en chie car je suis angoissée par les pentes en dévers mais je réussis à parvenir au pied du Grand Châtelard grâce au soutien du groupe.
Nous déchaussons les raquettes et montons au sommet… Mais nos efforts en valaient la peine, ce point de vue est sublime ! Nous voyons mieux que jamais la fameuse Dent Parrachée !
Ensuite, nous redescendons par le Vallon de la Fournache en rejoignant « Le Combet » où nous étions montés le premier jour.
La suite et fin de l’étape emprunte une bonne partie du même itinéraire que la veille en repassant par le barrage du Plan d’Amont et Plan d’Aval mais ce n’est pas dérangeant finalement, nous voyons les paysages sous un autre angle. Pour découper l’effort, nous nous arrêtons à la buvette L’Ortet à 1995m d’altitude pour boire un coup et se régaler de frites maison ( oui oui à 15h pour le goûter )
Je n’ai pas de trace GPX de notre week-end à vous fournir dans la mesure où votre itinéraire dépendra fortement des conditions ( neige, météo etc ) du jour J mais grossièrement :
Jour 1: 8,5km / 1000D+ en 6h
Jour 2 : 12km / 420D+ et surtout 1400d- en 7h
Le Refuge de la Dent Parrachée
Le refuge tout en bois surplombe les retenues de Plan d’Amont et Plan d’Aval avec sa superbe terrasse panoramique. Récemment rénové, il est fonctionnel, cosy, agréable pour une étape d’une nuit. Il y a 42 places en dortoirs, 2 douches ( douche payante ), 2 toilettes… Et un sauna ! ( gratuit lui par contre ) Incroyable non ?
Gardé par Franck sur certaines périodes hivernales et de fin juin à fin septembre, il est idéal pour les groupes du fait qu’il soit réputé pour son ambiance. Contemplatifs à la recherche de silence… Passez votre chemin car en fin de journée, ça grouille de monde, de groupes qui prennent le goûter / apéro… Pas l’endroit pour se poser tranquillement dans un coin avec un livre. Hors période de gardiennage, vous pouvez avoir accès au refuge de la Dent Parrachée ( plus d’infos ici ).
La légende dit qu’il y a une barre de pole dance sortie par Franck les grands soirs en plein milieu de la salle commune de restaurant… Je vous laisse la surprise si vous montez un soir de grosse fiesta. Pour le nouvel an, ce refuge est d’ailleurs ouvert et le réveillon semble festif d’après les échos que j’ai eus.
Niveau cuisine, nous avions réservé la demi pension et la cuisine servie est simple et efficace. J’ai connu bien mieux mais la formule a au moins l’avantage d’être copieuse. Soupe / bouillon, diots et riz, fromage et tarte aux fruits… Voilà pour le menu. Situé à 2520m d’altitude, le ravitaillement du refuge n’est pas le même qu’un restaurant de la station donc c’est normal que les plats soient moins recherchés qu’ailleurs. Le plus, c’est que Franck le gardien propose de remplir gratuitement nos thermos d’eau chaude avant de repartir ( c’est rare que ce soit gratuit ! )
J’espère que ces informations vous aideront à planifier votre propre séjour en Vanoise et vous donneront envie de découvrir les sentiers autour du Refuge de la Dent Parrachée en hiver… N’hésitez pas à me solliciter si vous avez des questions relatives à cet article.
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